Radio Campus Bordeaux 3 avril 2014
Paris, le 13 avril 2014 – Communiqué de presse
La Confédération des Jeunes Chercheurs soutient les doctorants grévistes de l’Université de Bordeaux IV pour une politique de ressources humaines responsable
La CJC soutient la demande de contractualisation des doctorants
Le doctorat est une activité professionnelle de recherche qui doit à ce titre être réalisée dans un cadre contractuel incluant ses recherches. Le manque de moyens dans l’enseignement supérieur et la recherche conduit un grand nombre d’universités à recruter des doctorants sans contrat de travail afin d’assumer les charges d’enseignement et de masquer la pénurie, particulièrement dans les disciplines des sciences humaines et sociales. Les doctorants sans contrat n’ont d’autre choix que d’accepter des vacations à la fois extrêmement mal rémunérées et les plaçant dans une situation très précaire. La CJC dénonce depuis de nombreuses années cette situation inacceptable. Les doctorants grévistes demandent aujourd’hui la transformation de l’ensemble des vacations en véritables contrats de travail. Dans l'urgence de cette situation, la CJC s’associe à cette revendication, qui devrait par la suite donner lieu à un véritable effort de contractualisation des jeunes chercheurs, non seulement pour leurs enseignements mais également pour leur recherche.
La CJC souligne le courage de ces doctorants grévistes
Le doctorant est défini par la loi comme un professionnel de la recherche. Cependant, tant dans le grand public que dans les pratiques universitaires, il est perçu et maintenu dans un statut hybride d’étudiant-enseignant-chercheur. La précarité de cette situation, cumulée à l'absence de reconnaissance statutaire empêchant de se reconnaître dans les cadres syndicaux traditionnels, rend le doctorant particulièrement vulnérable. Aussi, se mettre en grève, droit évident pour tout travailleur, est particulièrement risqué car le soutien du directeur doctoral et la reconduction ou la prolongation du contrat de recherche et d’enseignement sont en jeu. C'est pourquoi la CJC salue le courage collectif de ces jeunes chercheurs et espère une réaction rapide et exemplaire de la part de l'université.
La CJC condamne le retour sur les acquis sociaux opéré par l’Université de Bordeaux
La CJC souligne l’importance du rôle joué par les associations des doctorants sur le terrain afin de protéger les intérêts des jeunes chercheurs. Les doctorants de Bordeaux IV ont réussi à négocier quelques avancées pour les vacataires : la rémunération des charges non afférentes à leurs enseignements. Une convention avait été signée à ce sujet. Or, sous prétexte de la fusion des universités et de la mise en place d’un nouveau logiciel de paiement, ces engagements n’ont pas été respectés. Il leur a été annoncé que les charges supplémentaires ne seraient finalement pas rémunérées et qu’ils seraient payés avec trois mois de retard. La CJC dénonce le fait que ces personnels précaires soient les premiers à subir les politiques de réduction budgétaire.L'université de Bordeaux serait davantage valorisée par une politique de ressources humaines responsable et attractive pour l'ensemble des personnels de recherche et d'enseignement.
___________________
Communiqué de soutien aux doctorant-e-s en grève de l’Université de Bordeaux
Diffusé par l'ANCMSP le mercredi 16 avril 2014
L’ANCMSP entend apporter tout son soutien aux jeunes chercheurs et chercheuses de Bordeaux en grève.
À Bordeaux, les vacataires et contrats doctoraux sont en attente du paiement de leurs arriérés de salaires. À cela s’ajoute le retour du paiement de frais d’inscription pour les doctorant-e-s enseignant dans les différents pôles de l’université.
Rappelons-le, les jeunes chercheur-e-s sont des travailleur-se-s qui dans bien des cas – notamment en SHS – contribuent très largement au fonctionnement quotidien de l’enseignement supérieur et de la recherche. Quel monde étrange que celui où les travailleurs-ses doivent payer pour travailler...
L’autonomie des universités façon Pécresse-Fioraso ne cesse décidément pas de faire la démonstration de ses "vertus". Outre la course à l’échalote dans le cadre du classement de Shanghai, la fusion des universités de Bordeaux 1, 2 et 4 était notamment justifiée par la nécessité de réduire les « coûts de fonctionnement » de ces différents sites. Manifestement, la non-rémunération du personnel le plus précaire fait partie de ces moyens de rationalisation budgétaire.
Face à ce scandale, les doctorant-e-s de Bordeaux ont décidé de faire valoir leurs droits, de la même manière que doit pouvoir le faire l’ensemble des salariés. Un préavis de grève d’une semaine reconductible a été décidé le 3 avril. On ne peut qu’accueillir avec enthousiasme cette mobilisation dans un univers académique qui ne brille pas toujours par sa capacité à s’organiser et à s’exprimer collectivement.
L’ANCMSP s’étonne d’ailleurs que ces jeunes chercheur-ses ne soient visiblement pas épaulés dans la grève par les enseignant-e-s chercheurs-ses titulaires. Est-il réellement nécessaire d’attendre que les intérêts spécifiques (i.e. les salaires) des uns et des autres soient touchés pour agir ? Il ne fait pourtant pas de doute que le mépris salarial à l’égard des précaires ne constitue que la première étape d’une entreprise plus large de pression à la baisse sur les salaires et les différents statuts d’enseignant-chercheur.
À l’heure où une pétition recueille plus de 10 000 signatures pour mettre en cause la logique LRU engagée par V. Pécresse et poursuivie par G. Fioraso, il nous semble qu’une nouvelle étape doive être franchie dans la mobilisation. Nous invitons les syndicats et les associations professionnelles à réfléchir aux modalités d’une mobilisation massive pour la rentrée 2014.
Le bureau de l’ANCMSP
__________________________________________________________________________________________
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire